2 CV CROSS DE FREYMING-MERLEBACH, 1974-1975
Ces merveilleux fous roulant
sur leurs drôles de Deudeuches
sur leurs drôles de Deudeuches
Grandiose et insoupçonnée. L’immense carrière de
Freyming-Merlebach, creusée depuis des générations
pour envoyer au fond de la mine le sable gréseux de remblayage,
accueille en juin 1974, la cinquième manche
du championnat de France de 2 CV-Cross.
Le pilote Bruno Franco, tête de file de
l'écurie du Creusot, remporte la victoire
devant la révélation du week-end,
Jean Charbonnier, sous les applaudissements
de milliers de spectateurs, dans une arène dominée
par le terril de Sainte-Fontaine et
des falaises ocre aux nuances jaunes et rouges,
dignes des canyons du Colorado.
Freyming-Merlebach, creusée depuis des générations
pour envoyer au fond de la mine le sable gréseux de remblayage,
accueille en juin 1974, la cinquième manche
du championnat de France de 2 CV-Cross.
Le pilote Bruno Franco, tête de file de
l'écurie du Creusot, remporte la victoire
devant la révélation du week-end,
Jean Charbonnier, sous les applaudissements
de milliers de spectateurs, dans une arène dominée
par le terril de Sainte-Fontaine et
des falaises ocre aux nuances jaunes et rouges,
dignes des canyons du Colorado.
L’endroit, habituellement interdit au public, avait séduit les organisateurs. Et si les Houillères de Lorraine ont donné leur feu vert, c’est bien parce que les responsables de l’ASAC de la Moselle, appuyés par «Le Républicain Lorrain», les clubs locaux de sports mécaniques et plusieurs entreprises régionales, ont su faire face aux garanties exigées.
Deux mois de terrassements plus tard, le circuit en sable compacté se prête aux premiers tours de roue. Pas le sable de l’enduro du Touquet issu de l’érosion de roches sédimentaires, mais géologiquement parlant, du grès en formation riche en oxyde de fer. Un sol rouge-brun, comme la latérite des pistes en «tôle ondulée» de Côte d'Ivoire et de Haute-Volta.
Aucun dépaysement pour les anciens du Raid Afrique, comme le souligne Jacques Wolgensinger. À ses côtés, Marlène Cotton, chef du service compétitions de Citroën, l’autorité souriante, ne se laisse pas distraire. Toujours à vérifier les détails, comme ce dos d’âne qu’elle fait rectifier au bulldozer et à la niveleuse d’autoroute, la veille de la course.
Rien n’est laissé au hasard pour ces deux journées tendues : ni le parc des concurrents avec son ravitaillement aux couleurs de Total, ni l’éclairage mis en place par Cibié pour les épreuves de nuit, ni même les nappes blanches et le service traiteur sous les toiles d’ombrage du pavillon VIP. Car le soleil est de plomb, comme dans la traversée du Ténéré…
Le samedi 22 juin, Bruno Franco remporte la finale de la deuxième catégorie (602 cm3) et Jean-Michel Fouquet celle de la première catégorie (425 et 435 cm3). Toutefois, c'est Michel Blanc (2CV 6) qui gagne la finale "toutes catégories", Jean-Pierre Fouquet étant contraint à l'abandon, tandis que Bruno Franco fait une sortie de piste.
Le dimanche 23 juin, Jean-Michel Fouquet remporte la finale première catégorie.
Jean-Charbonnier (2CV 6) est le vainqueur de la deuxième catégorie. Il prend la première place après l’abandon de Jean Martin qui était en tête, et remporte la finale "toutes catégories" et la super finale, passant devant les frères Franco.
Jean Charbonnier sera donc la révélation de ce 2CV cross, alors qu’il participe à toutes les épreuves depuis 1972, jouant souvent de malchance.
Au classement général final de l’épreuve de Freyming-Merlebach, Bruno Franco reste premier, suivi de Jean Charbonnier et Jean-Michel Fouquet.
Au classement provisoire du championnat de France, obtenu par le cumul des résultats des trois meilleures épreuves, c'est Jean-Michel Fouquet qui occupe la première place avec 800 points, devant Patrick Lapie (740 points). Antonio Franco garde la troisième place avec 620 points alors que son frère Bruno partage la quatrième place avec Philippe Poiraudeau et Michel Blanc (580 points).
* * *
Changement de décor l’année suivante, en raison des contraintes de l’exploitation minière. Les organisateurs délaissent l'immense cuvette à l'allure désertique, pour un plateau bordé d'arbres, plus typique de la région.
Les 7 et 8 juin 1975, près de 12 000 spectateurs applaudissent les 118 concurrents inscrits au départ de cette épreuve et assistent à un festival des frères Franco.
Pour corser l'animation, Citroën a invité Yves Heuzé, chanteur et vedette du feuilleton TV "Pilotes de course". Il participe à la compétition et se montre à la hauteur prouvant qu'il savait faire autre chose que du cinéma en matière de cascades.
Venue en force avec 21 voitures au départ, l'écurie du Creusot est bien décidée à faire parler d'elle. Les frères Franco, Antonio et Bruno, en font la démonstration : ils remportent toutes les finales…
Hélas, hélas ! Au démontage qui succède aux épreuves, la voiture victorieuse est déclarée non conforme, et Antonio perd ainsi le fruit de ses efforts. Son frère Bruno hérite de la première place et précède Michel Blanc et Georges Popineau, tous sur 2CV 6.
Les meilleurs en 435 cm3 sont Jean-Luc Arnaud (premier de sa catégorie le samedi et cinquième au général), et Patrick Lapie (premier de sa catégorie le dimanche et septième au général).
A l'issue de cette manche, Jean-Luc Arnaud est en tête du classement provisoire du trophée international avec quatre-vingt-deux points. Il précède l'Espagnol José-Serra Gimenez de deux points et Christian Komaniecki de trois points.
Après ces deux événements, le Colorado lorrain est rendu à son silence assourdissant. Trente ans plus tard, c’est l’arrêt définitif de l’exploitation du charbon. La carrière de Freyming-Merlebach est devenue un écrin du réaménagement environnemental de l’après-mine.
Deux mois de terrassements plus tard, le circuit en sable compacté se prête aux premiers tours de roue. Pas le sable de l’enduro du Touquet issu de l’érosion de roches sédimentaires, mais géologiquement parlant, du grès en formation riche en oxyde de fer. Un sol rouge-brun, comme la latérite des pistes en «tôle ondulée» de Côte d'Ivoire et de Haute-Volta.
Aucun dépaysement pour les anciens du Raid Afrique, comme le souligne Jacques Wolgensinger. À ses côtés, Marlène Cotton, chef du service compétitions de Citroën, l’autorité souriante, ne se laisse pas distraire. Toujours à vérifier les détails, comme ce dos d’âne qu’elle fait rectifier au bulldozer et à la niveleuse d’autoroute, la veille de la course.
Rien n’est laissé au hasard pour ces deux journées tendues : ni le parc des concurrents avec son ravitaillement aux couleurs de Total, ni l’éclairage mis en place par Cibié pour les épreuves de nuit, ni même les nappes blanches et le service traiteur sous les toiles d’ombrage du pavillon VIP. Car le soleil est de plomb, comme dans la traversée du Ténéré…
Le samedi 22 juin, Bruno Franco remporte la finale de la deuxième catégorie (602 cm3) et Jean-Michel Fouquet celle de la première catégorie (425 et 435 cm3). Toutefois, c'est Michel Blanc (2CV 6) qui gagne la finale "toutes catégories", Jean-Pierre Fouquet étant contraint à l'abandon, tandis que Bruno Franco fait une sortie de piste.
Le dimanche 23 juin, Jean-Michel Fouquet remporte la finale première catégorie.
Jean-Charbonnier (2CV 6) est le vainqueur de la deuxième catégorie. Il prend la première place après l’abandon de Jean Martin qui était en tête, et remporte la finale "toutes catégories" et la super finale, passant devant les frères Franco.
Jean Charbonnier sera donc la révélation de ce 2CV cross, alors qu’il participe à toutes les épreuves depuis 1972, jouant souvent de malchance.
Au classement général final de l’épreuve de Freyming-Merlebach, Bruno Franco reste premier, suivi de Jean Charbonnier et Jean-Michel Fouquet.
Au classement provisoire du championnat de France, obtenu par le cumul des résultats des trois meilleures épreuves, c'est Jean-Michel Fouquet qui occupe la première place avec 800 points, devant Patrick Lapie (740 points). Antonio Franco garde la troisième place avec 620 points alors que son frère Bruno partage la quatrième place avec Philippe Poiraudeau et Michel Blanc (580 points).
* * *
Changement de décor l’année suivante, en raison des contraintes de l’exploitation minière. Les organisateurs délaissent l'immense cuvette à l'allure désertique, pour un plateau bordé d'arbres, plus typique de la région.
Les 7 et 8 juin 1975, près de 12 000 spectateurs applaudissent les 118 concurrents inscrits au départ de cette épreuve et assistent à un festival des frères Franco.
Pour corser l'animation, Citroën a invité Yves Heuzé, chanteur et vedette du feuilleton TV "Pilotes de course". Il participe à la compétition et se montre à la hauteur prouvant qu'il savait faire autre chose que du cinéma en matière de cascades.
Venue en force avec 21 voitures au départ, l'écurie du Creusot est bien décidée à faire parler d'elle. Les frères Franco, Antonio et Bruno, en font la démonstration : ils remportent toutes les finales…
Hélas, hélas ! Au démontage qui succède aux épreuves, la voiture victorieuse est déclarée non conforme, et Antonio perd ainsi le fruit de ses efforts. Son frère Bruno hérite de la première place et précède Michel Blanc et Georges Popineau, tous sur 2CV 6.
Les meilleurs en 435 cm3 sont Jean-Luc Arnaud (premier de sa catégorie le samedi et cinquième au général), et Patrick Lapie (premier de sa catégorie le dimanche et septième au général).
A l'issue de cette manche, Jean-Luc Arnaud est en tête du classement provisoire du trophée international avec quatre-vingt-deux points. Il précède l'Espagnol José-Serra Gimenez de deux points et Christian Komaniecki de trois points.
Après ces deux événements, le Colorado lorrain est rendu à son silence assourdissant. Trente ans plus tard, c’est l’arrêt définitif de l’exploitation du charbon. La carrière de Freyming-Merlebach est devenue un écrin du réaménagement environnemental de l’après-mine.
Cliquer sur ce lien pour découvrir la carrière aujourd'hui.
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Texte : Sylvain POST, avec le « Groupement 2 CV cross – France » association loi 1901
Photos : Relations Publiques de Citroën, « Le Républicain Lorrain ».
1974 : le circuit d'autocross de la carrière de Freyming-Merlebach.
© Photo aérienne Gilbert Friderich
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