CAP SUR LA CHARENTE-MARITIME...
Le train des mineurs échappe au naufrage
Le train des mineurs échappe au naufrage
16 janvier 2013.- Le président du syndicat mixte du musée du charbon lorrain a choisi la période des vœux pour annoncer le sauvetage du train des mineurs de Petite-Rosselle. Alors, bonne année ? De fait, la Moselle se résout à vendre le “Gauzug” à une association ferroviaire de Charente-Maritime, un scénario que nous avions évoqué l’été dernier. Le musée de la mine se libère ainsi d’une charge qu’il dit ne pas pouvoir assumer. Questions-réponses avec Gérard Bruck.
- Est-ce un bon choix de ne pas valoriser l’histoire du chemin de fer industriel
dans la muséographie minière ? Pourquoi le syndicat mixte du musée du charbon
ne dit-il pas clairement qu’il n’a pas les moyens d’aller au-delà de ce qui a
été fait dans le bassin houiller lorrain ?
- Gérard Bruck : Effectivement, le syndicat mixte du musée a les moyens qui lui sont donnés depuis sa création. Ils ont conduit à mettre en place la “représentation du fond” [c’est-à-dire la représentation de la mine grandeur nature, à faible profondeur, ndla] et le Musée de France, en accord avec le ministère de la Culture. Dans sa programmation, le comité scientifique a veillé à l’équilibre entre les différentes activités minières, telles qu’elles pouvaient être présentées.
Le syndicat mixte du musée est conscient du patrimoine ferroviaire disponible sur le site, mais il est également conscient de sa quantité et de son état de dégradation avancée. Cette dégradation se poursuit, car nous ne disposons pas de suffisamment d’abris pour soustraire ce matériel aux intempéries et au vandalisme.
Nous n’avons effectivement pas les moyens financiers pour pouvoir investir dans la restauration d’objets d’ordre ferroviaire, comme dans d’autres objets positionnés au-dehors. De ce fait, nous nous focalisons surtout sur ce qui est inscrit à l’inventaire validé par la Direction des Musées de France, afin d’en assurer la conservation. Ensuite, nous nous efforçons de trouver d’autres solutions pour le matériel ferroviaire en l’occurrence, afin qu’il puisse perdurer dans le temps.
- Récemment, sur le plateau d’une télé locale vous avez affirmé à propos des collections du musée, que « ce qui est conservé sera restauré ». Est-ce à dire que les objets non restaurés ne seront pas conservés ? Qu’allez-vous faire de la collection ferroviaire de Petite-Rosselle, en particulier de la locomotive industrielle CC 14 183 confiée au musée par la SNCF, de l’autorail De Dietrich, en piteux état, du “Picasso” en état de rouler, de l’emblématique train des mineurs (le “Gauzug”) et des autres matériels roulants ?
- Gérard Bruck : La machine mise à disposition par la SNCF n’est pas inscrite dans les collections du musée. Elle va pouvoir réintégrer la SNCF dès que nécessaire. Nous ne pouvons rien en faire d’autre, rien de ciblé. Et il est exclu que cette locomotive industrielle soit cédée à un tiers.
Concernant l’autorail De Dietrich, nous avons la volonté de lui trouver un meilleur avenir et nous allons commencer par le rapatrier dans l’atelier ferroviaire. Une discussion est engagée pour voir si nous avons nous-mêmes les moyens d’en faire quelque chose. À ce jour, la réponse est négative. Cet autorail fait l’objet d’une proposition de l’association “Trains et traction”- “Le Train des Mouettes”, qui désirerait l’acquérir et le restaurer.
Quant au “Picasso”, nous allons essayer de le garder le plus longtemps possible sur le site, pour préserver un usage potentiel, même si on croit deviner que les rails ne sont plus utilisables. Personne ne prend en charge la voie ferrée. Et de la part du musée, aucune action n’est possible sur la voie de chemin de fer qui permettrait de faire circuler cet autorail.
- Est-il exact que le “Gauzug” intéresse un opérateur de tourisme ferroviaire hors-région Lorraine ?
- Gérard Bruck : Effectivement, le syndicat mixte du musée a les moyens qui lui sont donnés depuis sa création. Ils ont conduit à mettre en place la “représentation du fond” [c’est-à-dire la représentation de la mine grandeur nature, à faible profondeur, ndla] et le Musée de France, en accord avec le ministère de la Culture. Dans sa programmation, le comité scientifique a veillé à l’équilibre entre les différentes activités minières, telles qu’elles pouvaient être présentées.
Le syndicat mixte du musée est conscient du patrimoine ferroviaire disponible sur le site, mais il est également conscient de sa quantité et de son état de dégradation avancée. Cette dégradation se poursuit, car nous ne disposons pas de suffisamment d’abris pour soustraire ce matériel aux intempéries et au vandalisme.
Nous n’avons effectivement pas les moyens financiers pour pouvoir investir dans la restauration d’objets d’ordre ferroviaire, comme dans d’autres objets positionnés au-dehors. De ce fait, nous nous focalisons surtout sur ce qui est inscrit à l’inventaire validé par la Direction des Musées de France, afin d’en assurer la conservation. Ensuite, nous nous efforçons de trouver d’autres solutions pour le matériel ferroviaire en l’occurrence, afin qu’il puisse perdurer dans le temps.
- Récemment, sur le plateau d’une télé locale vous avez affirmé à propos des collections du musée, que « ce qui est conservé sera restauré ». Est-ce à dire que les objets non restaurés ne seront pas conservés ? Qu’allez-vous faire de la collection ferroviaire de Petite-Rosselle, en particulier de la locomotive industrielle CC 14 183 confiée au musée par la SNCF, de l’autorail De Dietrich, en piteux état, du “Picasso” en état de rouler, de l’emblématique train des mineurs (le “Gauzug”) et des autres matériels roulants ?
- Gérard Bruck : La machine mise à disposition par la SNCF n’est pas inscrite dans les collections du musée. Elle va pouvoir réintégrer la SNCF dès que nécessaire. Nous ne pouvons rien en faire d’autre, rien de ciblé. Et il est exclu que cette locomotive industrielle soit cédée à un tiers.
Concernant l’autorail De Dietrich, nous avons la volonté de lui trouver un meilleur avenir et nous allons commencer par le rapatrier dans l’atelier ferroviaire. Une discussion est engagée pour voir si nous avons nous-mêmes les moyens d’en faire quelque chose. À ce jour, la réponse est négative. Cet autorail fait l’objet d’une proposition de l’association “Trains et traction”- “Le Train des Mouettes”, qui désirerait l’acquérir et le restaurer.
Quant au “Picasso”, nous allons essayer de le garder le plus longtemps possible sur le site, pour préserver un usage potentiel, même si on croit deviner que les rails ne sont plus utilisables. Personne ne prend en charge la voie ferrée. Et de la part du musée, aucune action n’est possible sur la voie de chemin de fer qui permettrait de faire circuler cet autorail.
- Est-il exact que le “Gauzug” intéresse un opérateur de tourisme ferroviaire hors-région Lorraine ?
- Gérard Bruck : C’est exact. L’association de Charente-Maritime “Trains et traction”- “Le Train des Mouettes” s’investit dans la réhabilitation de wagons de chemin de fer dans le but de les mettre en circulation. Elle intervient depuis quelque temps, sur un wagon de type “Petite-Rosselle” qu’elle a acquis par une autre voie. Dans le cadre d’un chantier d’insertion organisé avec une communauté de communes et le conseil général du département dont elle dépend, cette association envisage de restaurer d’autres voitures du “Gauzug”.
En fait, cela consiste à nous racheter les wagons et à reconstruire sur ces wagons des coques entières en partant des plans d’origine. L’objectif est de faire circuler un train exclusivement constitué de voitures “Petite-Rosselle”, avec indication de leur provenance lorraine. Une information rappellera que ces voitures ont servi aux HBL et mettra en lumière l’existence du musée Wendel.
Il vaut mieux voir circuler ces wagons ailleurs que de les voir dépérir ici, sans aucun avenir. Cette cession interviendra dans quelques semaines, au mois de février.
Qu’est-ce qui est vendu ? Plusieurs voitures, ne présentant d’intérêt que pour leurs châssis métalliques avec leurs essieux. Certaines caisses sont tellement dégradées qu’il faudra les démonter avant le transport.
L’association se déclare prête à réaliser les investissements nécessaires afin que ce train puisse rouler. Dans le cas d’une cessation d’activité de l’association, ces wagons nous reviendraient de plein droit selon les conditions stipulées au contrat que nous allons signer. Et, il est envisageable que cette association vienne faire des prestations en Lorraine. C’est, là encore, une question de moyens financiers.
Quant à l’atelier ferroviaire de Petite-Rosselle, il est appelé à devenir un lieu sécurisé et accessible où seront exposés des matériels ferroviaires restant sur site et figurant à l’inventaire du musée. Conservés et en attente de restauration, ils seront ainsi protégés.
La même mesure de sauvegarde s’applique au petit train jaune qui reste immobilisé, sous réserve d’évolution, pour des raisons de sécurité et de coûts de fonctionnement.
- Si l’association qui défendait un projet ferroviaire à Petite-Rosselle il y a quelques années, est au point mort, elle n’est pas dissoute et conserve son siège au musée. Comptez-vous la relancer en oubliant l’affrontement qui vous a opposés en 2010 ?
- Gérard Bruck : Pour que la restauration puisse se faire sur du matériel inscrit au Patrimoine, il faut que l’intervention soit réalisée selon les règles de l’art, c’est-à-dire dans le respect du cahier des charges “Musée de France” et nécessairement par des spécialistes. On parle alors de professionnels de niveau bac+5, par ailleurs susceptibles de mettre en place des ateliers associatifs. Obtenir des financements publics implique que l’on respecte ces règles. Par ailleurs, je ne suis pas convaincu que du matériel de collection restauré puisse servir à rouler.
L'autorail De Dietrich en stationnement sous un lavoir
de Petite-Rosselle, pourrait également quitter la Lorraine.
Construit en 1939 à une quarantaine d'exemplaires pour
différents réseaux français, acheté par les HBL en 1952
pour le transport du personnel entre le puits Reumaux et
celui de Merlebach-Nord, il a été désaffecté en 1980.
© Sylvain Post
- Sans entrer dans un débat compliqué, les voies ferrées désaffectées du Parc
Explor Wendel ne font-elles pas obstacle à l’urbanisation du site ? Car une
partie de l’emprise du musée pourrait être destinée à de l’immobilier
professionnel et du logement, selon une étude. On ne peut pas nier que les
friches industrielles, une fois dépolluées, constituent de réelles opportunités
pour “raccommoder” le territoire et redonner vie aux espaces dégradés. Faut-il
s’attendre à ce qu’un projet de développement se précise au fur et à mesure
qu’approchent les élections municipales de 2014 ?
- Gérard Bruck : Nonobstant les élections de 2014, celles qui ont précédé
et celles qui suivront, l’avenir du Parc Explor Wendel requiert une projection
dans le temps. Cette vision à 20-25 ans du développement du site sera présentée
le 28 février prochain, avec l’annonce officielle des premières mesures à
engager immédiatement pour les 3-4 ans à venir.
Ce développement à court, moyen et long termes s’articule autour des principes fondamentaux que sont : la conservation du patrimoine, le respect de l’aspect historique des bâtiments industriels. On parle bien de leur visuel extérieur, qui est inscrit au Patrimoine, et d’une partie du contenant. Et ensuite, de la réutilisation de l’intérieur de ces bâtiments pour des activités à connotation économique : bureaux, salles culturelles, centres de recherches dans des domaines qui respectent l’idée première du site, à savoir la technique et l’industrie, la science n’étant pas loin.
L’objectif est d’implanter des activités nouvelles pour le public le plus large, de créer un restaurant, un hôtel et de faire en sorte que cette activité draine un public qui n’a pas pour intention première de venir sur le site pour y découvrir le musée, mais qui viendra sur le site pour des activités humaines, sociales, économiques et culturelles normales. Tout cela combiné doit donner vie au site et garantir la pérennité des bâtiments en place, pour que l’un justifie l’autre.
Concernant la desserte ferroviaire à l’extérieur du Parc Explor Wendel, elle dépend des communautés de communes voisines. Le développement extra-muros ne se fera que dans un deuxième temps.
Sur le site proprement dit, nous n’avons pas besoin de conserver tous les faisceaux ferroviaires. Ils pourraient éventuellement être un frein au développement. L’objectif c’est d’abord de réutiliser l’intérieur des coques des bâtiments, avant de valoriser leurs abords. Rien ne devrait empêcher, ultérieurement, de faire circuler de manière démonstrative en espace clos, une rame ou un wagon. Il y a suffisamment de place pour laisser tourner un circuit sans entraver la métamorphose du site.
Ce développement à court, moyen et long termes s’articule autour des principes fondamentaux que sont : la conservation du patrimoine, le respect de l’aspect historique des bâtiments industriels. On parle bien de leur visuel extérieur, qui est inscrit au Patrimoine, et d’une partie du contenant. Et ensuite, de la réutilisation de l’intérieur de ces bâtiments pour des activités à connotation économique : bureaux, salles culturelles, centres de recherches dans des domaines qui respectent l’idée première du site, à savoir la technique et l’industrie, la science n’étant pas loin.
L’objectif est d’implanter des activités nouvelles pour le public le plus large, de créer un restaurant, un hôtel et de faire en sorte que cette activité draine un public qui n’a pas pour intention première de venir sur le site pour y découvrir le musée, mais qui viendra sur le site pour des activités humaines, sociales, économiques et culturelles normales. Tout cela combiné doit donner vie au site et garantir la pérennité des bâtiments en place, pour que l’un justifie l’autre.
Concernant la desserte ferroviaire à l’extérieur du Parc Explor Wendel, elle dépend des communautés de communes voisines. Le développement extra-muros ne se fera que dans un deuxième temps.
Sur le site proprement dit, nous n’avons pas besoin de conserver tous les faisceaux ferroviaires. Ils pourraient éventuellement être un frein au développement. L’objectif c’est d’abord de réutiliser l’intérieur des coques des bâtiments, avant de valoriser leurs abords. Rien ne devrait empêcher, ultérieurement, de faire circuler de manière démonstrative en espace clos, une rame ou un wagon. Il y a suffisamment de place pour laisser tourner un circuit sans entraver la métamorphose du site.
Propos recueillis par Sylvain Post journaliste honoraire & auteur
Article publié le 20 janvier 2013
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En réponse au conseil scientifique, après l'interview
Une voiture du “Gauzug” sera restaurée
pour Petite-Rosselle par le repreneur
Une voiture du “Gauzug” sera restaurée
pour Petite-Rosselle par le repreneur
Au lendemain de la mise en ligne de notre interview, Gérard Bruck a complété ses
premières déclarations en annonçant que le repreneur du “Gauzug” procèdera, au
bénéfice du musée de Petite-Rosselle, à la restauration d’une des voitures du
train des mineurs. Le président du syndicat du musée a apporté cette précision dans le cadre
d’un échange avec François Belin, qui a été le fondateur, en 1985, du Centre de culture
scientifique, technique et industrielle du bassin houiller lorrain avec le
projet de créer le “musée de site” du carreau Wendel. À la démarche de François
Belin est associé Marcel Gangloff, auteur de travaux historiques à l’autorité
reconnue. Ils sont tous deux membres du conseil scientifique du musée.
Dans une réaction conjointe, sur un ton à la fois cordial et déterminé, François Belin, après l’interview, a fait part au président du syndicat mixte du musée qu’il a « le cœur serré de voir le “Gauzug” quitter le bassin ! J'avais réussi à l'époque à le récupérer auprès du service Chemin de fer HBL (MM. Winzerich et Berthet). Je souhaiterais cependant très vivement que l'on conserve sur le site au moins une des voitures à personnel (…), cela me semblerait normal qu'elle soit inscrite à l'inventaire du musée.
Pour le reste, a-t-il fait remarquer, je comprends les contraintes financières du Syndicat, mais je trouve que la plupart des collectivités locales du bassin manquent à leur devoir de mise en valeur de son patrimoine industriel, pourtant source, peut-être encore insuffisamment visible, d'atouts d'avenir. Cela dure depuis 1985 ! Je pense que le Conseil scientifique du musée devrait être associé aux perspectives du site et avoir son avis à donner sur les aménagements, modifications, éliminations de collections. Les conceptions des muséographes patentés ne sont pas forcément paroles d'Évangile ! » ont déclaré François Belin et Marcel Gangloff.
Dans une réaction conjointe, sur un ton à la fois cordial et déterminé, François Belin, après l’interview, a fait part au président du syndicat mixte du musée qu’il a « le cœur serré de voir le “Gauzug” quitter le bassin ! J'avais réussi à l'époque à le récupérer auprès du service Chemin de fer HBL (MM. Winzerich et Berthet). Je souhaiterais cependant très vivement que l'on conserve sur le site au moins une des voitures à personnel (…), cela me semblerait normal qu'elle soit inscrite à l'inventaire du musée.
Pour le reste, a-t-il fait remarquer, je comprends les contraintes financières du Syndicat, mais je trouve que la plupart des collectivités locales du bassin manquent à leur devoir de mise en valeur de son patrimoine industriel, pourtant source, peut-être encore insuffisamment visible, d'atouts d'avenir. Cela dure depuis 1985 ! Je pense que le Conseil scientifique du musée devrait être associé aux perspectives du site et avoir son avis à donner sur les aménagements, modifications, éliminations de collections. Les conceptions des muséographes patentés ne sont pas forcément paroles d'Évangile ! » ont déclaré François Belin et Marcel Gangloff.
Sans tarder, Gérard Bruck a répondu à ses interlocuteurs, en complétant ses premières déclarations pour leur assurer qu’ « un wagon Rosselle métal figure à l’inventaire règlementaire du musée. Il s’agit du n° 91.126 aussi numéroté 5703 CSTI. Ce wagon Rosselle, a-t-il précisé, est stocké sous le lavoir Wendel 3 dans les conditions que nous connaissons et son transfert à l’association “Train & Tractions” fera l’objet d’une convention de dépôt ».
Gérard Bruck a ajouté que « la coopération mise en place, permettra enfin de sauvegarder ce wagon du “Gauzug” et d’avoir rapidement une restauration de qualité d’un objet qui est à l’inventaire au musée de Petite-Rosselle. “T & T” sera soumis aux commissions de restauration de la DRAC (Direction régionale des Affaires culturelles de Lorraine).
Je pense que cette solution, a-t-il dit, nous permet effectivement de conserver les pièces les plus représentatives dans le respect des règles de conservation qui s’imposent à nous. L’action ainsi engagée préserve immédiatement l’avenir_». “Trains et Traction”, a-t-il conclu, nous réserve la possibilité de « chantiers de restauration » encadrés chez eux afin que chacun puisse partager ses passions avec des spécialistes. Nos partenaires sont respectueux des matériels et de leurs origines. Ils laisseront les logos HBL et présenteront en gare l’information de l’origine du matériel et son usage sur le site du Carreau Wendel. De notre côté, nous organisons l’entreposage des autres matériels ferroviaires notables à l’abri de l’atelier ferroviaire, notamment en permettant à des matériels ne nous appartenant pas de libérer de l’espace pour des matériels non abrités à ce jour ».
Article publié le 21 janvier 2013
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Lu dans "Les Échos", le 9 juillet 2013 :
“ Le carreau Wendel mué en pôle d'activité ”
Un article paru dans le quotidien de l'économie Les Échos, le 9 juillet 2013, sous la plume de Pascal Ambrosi, vient confirmer nos informations du 20 janvier :
« Le puits Wendel à Petite-Rosselle (Moselle) a fermé en 1986, après cent vingt ans d'activité minière. Ce n'est qu'en 2006 que le carreau de la mine a trouvé une nouvelle vie avec l'ouverture du musée des Mineurs, dans lequel 20 millions d'euros ont été investis. Les 130 hectares et les 24 bâtiments remarquables constituent aujourd'hui le seul site minier français conservé dans son intégralité et ont déjà accueilli plus de 300.000 visiteurs.
« Le puits Wendel à Petite-Rosselle (Moselle) a fermé en 1986, après cent vingt ans d'activité minière. Ce n'est qu'en 2006 que le carreau de la mine a trouvé une nouvelle vie avec l'ouverture du musée des Mineurs, dans lequel 20 millions d'euros ont été investis. Les 130 hectares et les 24 bâtiments remarquables constituent aujourd'hui le seul site minier français conservé dans son intégralité et ont déjà accueilli plus de 300.000 visiteurs.
Le syndicat mixte qui en assure la gestion, soutenu par les collectivités territoriales, vient d'engager un nouveau projet de développement de ce site emblématique. Elaboré par l'EPFL (établissement public foncier de Lorraine), ce projet appelé Warndt Wendel Métamorphose vise à transformer le parc en pôle multiactivités.
Ainsi, à côté du développement touristique autour du musée, le schéma prospectif, à l'horizon 2033, prévoit l'implantation d'un centre transfrontalier de recherche et de restauration du patrimoine industriel, d'un centre de recherche sur les énergies nouvelles et d'un incubateur d'entreprises. Un programme d'habitat et la création d'un restaurant [NDLA : dans l'atelier ferroviaire, selon nos informations] et d'un hôtel sont également envisagés. Au total, il faudra mobiliser plus de 30 millions d'euros, dont une partie pourrait venir d'investisseurs privés ».
Article repris le 10 juillet 2013
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RAIL ET CHARBON
Lanterne rouge de la muséographie minière
La question est tranchée : les trains de la mine n’apparaîtront pas comme la
locomotive d’une diversification de l’offre faite aux visiteurs du complexe
muséographique de Petite-Rosselle. Aujourd’hui ce n’est pas possible. C’était
sans doute souhaitable, au nom de l'histoire industrielle de la Moselle-Est. Car
le désenclavement des puits de mine par la voie ferrée fait partie de ses
fondamentaux. Une vision chère à François Belin, président du Centre de culture
scientifique, technique et industrielle et aux premiers promoteurs du musée
Wendel. Ils l’avaient affirmé dès la première heure et leur avis n’a pas changé,
même si, sous le diktat de l’argent, la politique des moyens a pris des chemins
de traverse par rapport à l’objectif initial.
Cependant, le pire est évité :
la collection ferroviaire ne tombera pas sous le chalumeau des ferrailleurs. En
se libérant d’une charge qu’il dit ne pas pouvoir assumer, le syndicat mixte du
musée en sauve l’essentiel par la signature d’un acte de cession au profit d’une
association du Sud-ouest, sans doute capable de remettre sur les rails une rame
du populaire train des mineurs de Lorraine. Mais il se trouvera bien quelqu’un
pour parodier la chanson de Michel Sardou à propos du paquebot France : « Ne
m’appelez plus jamais Gauzug ! ».
Ce feuilleton illustre une réalité, celle
qui amène à constater que la muséographie minière en France, traîne les trains
du charbon comme un boulet et qu’elle se trouve en mal de projets d’avenir pour
ce matériel roulant. Le chemin de fer, lancé en France par un ingénieur des
mines en 1827-28, a pourtant conditionné le développement de l’industrie
extractive. En dépit de cette réalité historique, le désamour est palpable entre
la mine et le rail lorsqu’il s’agit de muséographie. L’arbitrage en défaveur du
ferroviaire minier est observé à l’échelon de toute la France charbonnière. Ceux
qui s’en offusquent lui ont donné un nom en parlant des “trous noirs des
carreaux miniers”. Ils montrent du doigt l’écomusée d’Alsace, le centre
historique minier de Lewarde et le musée de la mine de Petite-Rosselle.
Reste
donc à la Lorraine de fixer, par l’image, le texte et le son, le passé de ses
trains industriels. C’est par le chemin de fer que les sièges d’extraction ont
été désenclavés dès le début de l’extraction industrielle de la houille. Après
la nationalisation des charbonnages en 1946, la phase de croissance sans
précédent s’est appuyée sur ce réseau ferré qui est à l’origine du maillage sur
lequel en grande partie l’activité ferroviaire s’exerce encore aujourd’hui.
C’est encore grâce au charbon et à la sidérurgie que la desserte ferroviaire
de Forbach par la ligne Paris-Francfort a été obtenue de haute lutte, il y a 160
ans. Car, selon les technocrates parisiens la liaison entre Paris et l’Allemagne
devait passer par Nancy, comme le rappelle Marcel Gangloff, dans ses écrits
consacrés à l’histoire du saillant de Forbach.
Dans le bassin houiller
lorrain, la totalité du charbon et du coke a été transportée depuis les sites de
production vers les consommateurs internes de l'entreprise (centrales, cokeries,
aires de stockage…) et vers les gares d'échange avec la SNCF (Faulquemont,
Creutzwald, Freyming-Merlebach, Béning, Cocheren et Morsbach) pour desservir les
clients (toutes les usines à haute température comme la sidérurgie, les
soudières, les salines, et les centrales thermiques, les chaufferies urbaines…).
C'est également par le chemin de fer qu’ont été transportés les produits
non commercialisables issus du lavage du charbon vers les terrils, ainsi que les
matériels les plus divers nécessaires à l’entreprise.
C’est encore le
chemin de fer de la mine qui a assuré, pendant plusieurs décennies, un trafic
voyageurs dans le secteur Est du bassin houiller, entre les différents sites de
Petite-Rosselle, Stiring-Wendel, Marienau, Morsbach et Cocheren en liaison avec
la SNCF; ainsi qu'un transport de mineurs, en tenue de travail, inter-sièges,
desservant le puits Merlebach-Nord en Allemagne et le Puits Simon IV à
Schœneck.
À son apogée, à la fin des années cinquante, le “service chemin
de fer” mobilisait plus de 1 000 agents, alors que l’entreprise comptait près
de 40 000 salariés. « Toutes ces générations de cheminots, au même titre que les
mineurs de fond et le personnel du jour ont contribué à la réussite de la
formidable épopée du charbon » souligne Serge Kottmann, ancien agent des HBL,
qui continue d’étudier chronologiquement et par secteur, l’aventure du chemin de
fer industriel, de 1946 à 2001, date de la cession du réseau ferré des HBL à
VFLI, une entreprise du groupe SNCF-Geodis spécialisée dans les opérations de
transport.
Selon cet auteur, le parc des engins moteurs des Houillères était
composé dans les années 1950 de plus de 80 locomotives à vapeur et de 2
locomotives électriques, qui progressivement firent place à la diésélisation
totale du “service chemin de fer”, pour compter dans la décennie 1980, 57 engins
diesels, se répartissant entre locomotives, locotracteurs et autorails. Le parc
des wagons était composé de plus de 1 000 wagons de tous types (trémies,
tombereaux, citernes, surbaissés, plats, fourgons, voyageurs, grues,
spéciaux…).
Avec un effectif dépassant 1 000 agents et plus de 500 kilomètres
de voies ferrées, le réseau des HBL était le plus grand chemin de fer privé de
France. Paradoxalement, il est aussi la lanterne rouge du travail mémoriel de
l’après-mine.
S.P.
Article publié le 20 janvier 2013
Articles précédents :
- Un avenir "duraille"- Voie de garage pour les locos
- Des raisons de zapper l'UNESCO
PRÉPARATIFS DU DÉPART
Bon vent !
Préparatifs en cours, fin février 2013,
pour un départ par la route,
au mois de mars.
La cession d’une partie de la collection ferroviaire du musée de la Mine à
l’association de chemin de fer touristique “Trains & Traction”, de
Charente-Maritime, a été actée le 25 février. Pierre Verger, président de cette association a prononcé la plus belle phrase de la
journée : « Ces wagons
ont une âme… ». Quatre wagons sont pris en dépôt par “Trains & Traction”
(dont 2 du “Gauzug”, le populaire train des mineurs de Petite-Roselle), huit
autres (dont 6 du “Gauzug”) sont rachetés par “T&T”,
association soutenue par le conseil général de Charente-Maritime, présidé par
Dominique Bussereau, ancien ministre de l’Agriculture et ancien secrétaire d’État aux Transports.
La Charente-Maritime ? Disposant d'un secteur primaire encore important grâce à une agriculture diversifiée et la première conchyliculture de France, ce joli coin de l'Hexagone, avec sa façade maritime, n'a jamais été un grand département industriel. Mais il dispose d'un secteur tertiaire devenu prépondérant où près des trois quarts des emplois sont occupés par les commerces et services, les administrations et les services financiers, le tertiaire supérieur et le tourisme, ce dernier étant le segment économique le plus dynamique du département.
Après restauration et mise aux normes pour pouvoir accueillir des passagers – une opération qui devrait coûter plus de 1 million d’euros – les voitures du train des mineurs de Lorraine circuleront, à terme, sur un réseau touristique de l’estuaire de la Gironde. Ce qui n’a pas été possible en Moselle, le devient dans le Sud-Ouest, grâce aux collectivités locales et à la fondation du Patrimoine.
L’homme-clé du sauvetage du “Gauzug”, Olivier Jaubert, expert ferroviaire, fondateur de “T&T”, a salué devant les caméras de TV8, l’animation ferroviaire qui avait été assurée ponctuellement dans le bassin houiller lorrain par une association du carreau Wendel, entre 1983 et 2010, avant le changement de cap de la politique du musée. Au cours de trois décennies, quelque 35 000 personnes avaient goûté au plaisir des vieux trains à vapeur ou diesel.
La place libérée dans l’atelier ferroviaire de Petite-Rosselle permettra de mettre au sec et sous alarme l’autorail De Dietrich, à côté de l’autorail Picasso. Sous le même toit stationne notamment un très rare exemplaire d’une locomotive industrielle « CC ». L’historique de sa conception plaide en faveur de sa conservation.
Bon vent au “Gauzug”, pour une région chère au cœur des Lorrains !
Article publié le 28 février 2013
La Charente-Maritime ? Disposant d'un secteur primaire encore important grâce à une agriculture diversifiée et la première conchyliculture de France, ce joli coin de l'Hexagone, avec sa façade maritime, n'a jamais été un grand département industriel. Mais il dispose d'un secteur tertiaire devenu prépondérant où près des trois quarts des emplois sont occupés par les commerces et services, les administrations et les services financiers, le tertiaire supérieur et le tourisme, ce dernier étant le segment économique le plus dynamique du département.
Après restauration et mise aux normes pour pouvoir accueillir des passagers – une opération qui devrait coûter plus de 1 million d’euros – les voitures du train des mineurs de Lorraine circuleront, à terme, sur un réseau touristique de l’estuaire de la Gironde. Ce qui n’a pas été possible en Moselle, le devient dans le Sud-Ouest, grâce aux collectivités locales et à la fondation du Patrimoine.
L’homme-clé du sauvetage du “Gauzug”, Olivier Jaubert, expert ferroviaire, fondateur de “T&T”, a salué devant les caméras de TV8, l’animation ferroviaire qui avait été assurée ponctuellement dans le bassin houiller lorrain par une association du carreau Wendel, entre 1983 et 2010, avant le changement de cap de la politique du musée. Au cours de trois décennies, quelque 35 000 personnes avaient goûté au plaisir des vieux trains à vapeur ou diesel.
La place libérée dans l’atelier ferroviaire de Petite-Rosselle permettra de mettre au sec et sous alarme l’autorail De Dietrich, à côté de l’autorail Picasso. Sous le même toit stationne notamment un très rare exemplaire d’une locomotive industrielle « CC ». L’historique de sa conception plaide en faveur de sa conservation.
Bon vent au “Gauzug”, pour une région chère au cœur des Lorrains !
Article publié le 28 février 2013
Intérieur de la seule voiture rénovée du Gauzug
(état actuel, identique à ce qu'il fut lorsque ce wagon avait été remis au musée,
à la fermeture des mines)
5 JUIN 2013
Premier chargement...
Le 5 juin 2013, la première voiture de l'emblématique train des mineurs de Petite-Rosselle a quitté l'espace muséographique du carreau Wendel pour rejoindre la Charente-Maritime. Chargée sur un semi-remorque elle doit arriver le lendemain 6 juin à Chaillevette, en région Poitou-Charentes.
On sait que le Musée de la Mine de Petite-Rosselle a décidé de céder une dizaine de matériels roulants à une association ferroviaire du Sud-Ouest, se libérant ainsi d’une charge qu'il dit ne pas pouvoir assumer. Parmi les voitures du “Gauzug”, la plupart ont fait l'objet d'une cession à l'association, d'autres lui sont confiées en dépôt, mais les chances sont minces de voir revenir ces dernières en Lorraine.
Chargement de la première voiture, à Petite-Rosselle.
Photo aimablement transmise par
Photo aimablement transmise par
l'association qui exploite le Train des Mouettes
de Saujon à La Tremblade (Charente Maritime).
© "Trains & Traction"
de Saujon à La Tremblade (Charente Maritime).
© "Trains & Traction"
Publié le 5 juin 2013
8 JUIN 2013
Premières manœuvres en Poitou-Charentes8 JUIN 2013
... et première apparition en Poitou-Charentes
En Charente Maritime les premières manœuvres ont été effectuées dès le 8 juin 2013. Dans son bulletin de liaison daté du 24 juin, l'association “Trains & Traction” note que « la première “Petit-Rosselle” en service est bien adoptée, tant par les équipes que par les voyageurs : c’est, bien sûr, un peu à cause de la météo, mais aussi parce qu’elle dégage une atmosphère, tant de dehors que quand on voyage dedans.
Les enseignants, lors des trains scolaires, l’ont privilégiée pour leurs élèves. Et les riverains la photographient.
Une mise en service rapide après les contrôles de sécurité et l'autorisation administrative : les marquages contractuels sont à venir. Rappelons qu’il est interdit de stationner sur ses plateformes quand elle roule. Comme en Baie de Somme, ce sera possible pour la Petite-Rosselle bois, avec ses nouvelles rambardes aux normes ».
En Charente Maritime les premières manœuvres ont été effectuées dès le 8 juin 2013. Dans son bulletin de liaison daté du 24 juin, l'association “Trains & Traction” note que « la première “Petit-Rosselle” en service est bien adoptée, tant par les équipes que par les voyageurs : c’est, bien sûr, un peu à cause de la météo, mais aussi parce qu’elle dégage une atmosphère, tant de dehors que quand on voyage dedans.
Les enseignants, lors des trains scolaires, l’ont privilégiée pour leurs élèves. Et les riverains la photographient.
Une mise en service rapide après les contrôles de sécurité et l'autorisation administrative : les marquages contractuels sont à venir. Rappelons qu’il est interdit de stationner sur ses plateformes quand elle roule. Comme en Baie de Somme, ce sera possible pour la Petite-Rosselle bois, avec ses nouvelles rambardes aux normes ».
pour la voiture rosselloise avec une locomotive Schneider.
Quarante jeunes étrangers représentant 19 nationalités, ont pris place à bord du Train des Mouettes, et
plus précisément de la voiture de Petite-Rosselle, pour découvrir les paysages de la presqu’île d’Arvert et des bords de Seudre.
Ils sont en France pour dix mois d’immersion, dans le cadre du réseau d’échange d’étudiants du Rotary Club des
départements de la Charente-Maritime, de la Charente et des quatre départements de la Gironde.
Publié le 8 juin 2013 - mis à jour le 14 septembre 2013
© "Trains & Traction"
Quarante jeunes étrangers représentant 19 nationalités, ont pris place à bord du Train des Mouettes, et
plus précisément de la voiture de Petite-Rosselle, pour découvrir les paysages de la presqu’île d’Arvert et des bords de Seudre.
Ils sont en France pour dix mois d’immersion, dans le cadre du réseau d’échange d’étudiants du Rotary Club des
départements de la Charente-Maritime, de la Charente et des quatre départements de la Gironde.
© Journal Sud-Ouest daté 8 sept. 2013
Publié le 8 juin 2013 - mis à jour le 14 septembre 2013
Coup d’œil sur la suite...
Travail sur plans d'origine (ci-dessus) et
restauration dans le cadre d'un chantier d'insertion soutenu par le département
de Charente-Maritime (ci-dessous, travaux sur une voiture d'une autre provenance)
© "Trains & Traction"
© "Trains & Traction"
Publié le 28 février 2013
1 commentaire:
DOSSIER CLOS
Un fâcheux précédent me conduit à fermer cette rubrique aux commentaires dont les auteurs ne seraient pas identifiables. En revanche, chacun conserve la possibilité de s’exprimer par courriel. Seul un élément nouveau amènerait, le cas échéant, à en publier le contenu.
Tout dérapage, on l’espère, sera ainsi évité. Car, certains y sont allés de leurs sarcasmes depuis l’été dernier, me reprochant de prêter trop d’écoute à une rumeur, alors que les faits viennent de donner raison à ceux qui ne se sont pas bouché les oreilles.
D’autres professeurs de vertu m’ont accusé publiquement de « jeter de l’huile sur le feu ». Sans doute avaient-ils intérêt à ce que je me taise.
La comédie est finie !
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