mardi 11 novembre 2014

CULTURE INDUSTRIELLE

11/11/2014 - Une machine d'exception vient d'être préservée de la casse au musée
de la mine de Petite-Rosselle, au cours de la semaine du 3 au 9 novembre 2014.
La suspension de la décision de détruire une machine d'extraction
à vapeur à la veille de son centenaire, a été prise à la suite des
réactions provoquées par l'entrée en lice des ferrailleurs.
La rediffusion de l'article "De chevaux en chevalements", mis en ligne
pour la première fois le 26 août 2012, paraît opportune dans ce contexte. 

Lire à la suite du premier article
 


De chevaux en chevalements


Disparus de la statistique de l'industrie minérale en 1870, les manèges actionnés par les chevaux pour remonter le charbon et assurer l'exhaure ont été remplacés par les machines d'extraction. Itinéraire, du cheval-crottin au cheval-vapeur...




 


Machine d'extraction à vapeur du puits Gustav II à la mine de Velsen / Grande-Rosselle, Sarre :
vue sur un des deux pistons et la poulie Koepe. Accessible au public.
© Sébastien Berrut – reproduction interdite sans autorisation 



Si, par une pirouette de l’histoire, l’exploitation charbonnière devait reprendre en France alors que l’établissement public Charbonnages de France est dissout, cette reprise serait d’initiative privée et se situerait dans la Nièvre. Le projet visant à valoriser le gisement de Lucenay-lès-Aix et Cossaye, avec des réserves estimées à 250 millions de tonnes dont 60 millions de tonnes économiquement exploitables, était prêt, stoppé par une forte opposition locale relayée par une réponse négative de Jean-Louis Borloo, alors ministre de l’Ecologie au sein du gouvernement  de François Fillon II.

Le projet comprenait  la construction d’une centrale thermique utilisant les techniques du “charbon propre”, appelée à produire entre 500 et 1 000 mégawatts d’électricité par an en brûlant 2 millions de tonnes de houille. Finalement, le charbon restera sous terre. Après quatre années de procédure et d’agitation, les actionnaires de la Société d’exploitation des ressources énergétiques du Nivernais ont jeté l’éponge. Une façon de prendre acte de la décision de rejet du ministre de l’Ecologie annoncée en plein sommet de Copenhague à la fin du mois de décembre 2009. Mais, sait-on jamais, sous l'effet de la tension enregistrée sur le marché des matières premières …

Le pied-de-nez serait d’autant plus appuyé que l’ancêtre de la machine d’extraction a vu le jour dans la Nièvre. En effet, la commune de La Machine doit son nom au baritel, une
machine servant à extraire le charbon, qui y fut installée en 1670. Il s'agissait d'un système de treuils mus par des chevaux, un manège en bois. Les mineurs disaient : «-On va à la machine...-», d'où le nom donné à cette bourgade d'environ 3 800 habitants aujourd'hui. La Machine reçut le statut de commune peu après la Révolution.

«
-L’histoire, pourtant, n’aurait pas été la même sans Louis XIV. Le Roi Soleil avait enjoint à Louvois de consulter les savants pour que l’eau de la Seine puisse remonter la colline de Marly et arriver au château de Versailles. Il s’ensuivit un concours et c’est ainsi que le plus célèbre des ingénieurs de Wallonie de l’époque, Rennequin Sualem (1645-1708), remporta le premier appel d’offres international de l’histoire. Rennequin et Paul Sualem, avec leur beau-frère Gilles Lambotte,  créèrent une puissante machine élévatoire, la fameuse machine de Marly qui assura l’hydraulique somptuaire des fontaines de Versailles et l’eau courante des royales baignoires-».

«
-Après Marly, le ministre de Louis XIV envoya Rennequin Sualem dans la région de Nevers qui disposait d’un gisement houiller en attente d’être exploité. Les ingénieurs belges y construisirent des baritels en 1670 et, en 1689, des machines d'exhaure dans les mines de Decize. Cousin de Rennequin, Daniel Michel associé aux activités de son père, se lança ainsi dans l'exploitation charbonnière dans le Sud Nivernais et dirigea les travaux jusqu'à sa mort, en 1693. Cent ans plus tard, neuf puits de deux à trois cents pieds de profondeur étaient desservis par ces machines à molettes mues par 60 chevaux qui épaulaient le travail de 400 hommes-» [extraits du livre “Les chevaux de mine retrouvés”, S. Post, 2007].

La percée des ingénieurs belges en France est le témoignage d’une évidente avance technique. Leur réputation s’était forgée sur les berges de la Meuse impétueuse. Maçons et terrassiers avaient appris à estimer les pentes et les chutes, à construire écluses, bassins de retenue, brise-glace et dispositifs d'arrêt des matériaux charriés par le courant. Pour transformer l'énergie hydraulique en travail à partir d’une machinerie en bois, des charpentiers avaient installé des roues, des pignons démultipliant le mouvement ou le renvoyant à angle droit, et des arbres à cames pour transformer le mouvement alternatif en mouvement rotatif. La présence de nombreux gîtes métallifères dans la vallée de la Meuse (blende, pyrite, galène, schistes alunifères…) et le charbon exploité depuis le XIIe siècle, sinon plus tôt, avaient fait des mineurs belges des précurseurs.




Illustration extraite du livre “La vie souterraine”
de Louis Simonin, 1867

 

L’extraction par puits et machines à molettes était générale au XVIIIe siècle dans les régions minières de l’époque, en France. Les molettes étaient en fonte ou formées de voussoirs en bois serrés par deux plaques de tôle boulonnées. Les châssis des molettes reposaient sur des traverses horizontales assemblées avec les montants et arc-boutés par des bras de force. L’assemblage comportait l’arbre vertical du tambour.
 
L’antique machine à molettes, encore majoritaire dans tous les bassins miniers vers 1820, aura tendance à disparaître rapidement au profit des machines à vapeur de rotation. La statistique de l’industrie minérale française n’en fera plus état à partir de 1870 [L’évolution technique des houillères françaises et belges 1800-1880”, Thierry Veyron , Ed. L’Harmattan, 1999].

Les chevalements métalliques avec leurs grandes molettes ponctuent, à présent, la ligne d’horizon de tous les pays miniers. Dans le bassin houiller de Lorraine, cinquante-huit puits sont foncés et autant de chevalements construits. Il en restait moins de la moitié à quelques années de la fin programmée des HBL. Une petite dizaine ont été classés ou inscrits. Cette évolution donne toute son importance au livre “Les chevalements de Lorraine” [ P-C Guiollard, T. Janssen, T. Klassen, J-C Rohr, J. Urek, Ed. P-C Guiollard, 2001]. 




Réminiscences


 La vue des molettes en mouvement m’a toujours inspiré un sentiment assez indéfinissable, entre l’effroi et la fascination. J’entendais mon père et mes oncles dire «-Glück Auf-!-»… À tout homme qui descendait dans la mine l’ouvrier adressait ce salut du métier qui pourrait se traduire par «-Bonne remonte-!-». Comme pour conjurer la mort.

Pierre Hamp, dans son livre des années trente sur les mineurs dit quelque chose de terrible :  «
-Le public ne s’émeut que si les cadavres sont nombreux le même jour. Six mineurs tués chaque semaine, 310 au total pour l’année sur l’effectif de 307 480, cela ne trouble pas l’opinion. Il faut dix morts à la fois, au même lieu, pour qu’on achète les journaux du soir-».
 
Le 26 mars 1925, à Merlebach, le bassin houiller est affecté par une catastrophe. Au puits Reumaux, trois mois après sa mise en service, une défaillance provoque la chute de la cage contenant 79 hommes en deux planchers et entraîne dans la mort 56 d’entre eux.

L’application la plus assidue à éviter les accidents empêchera par la suite qu’un tel cauchemar ne se reproduise.

Combien de fois ai-je relu Pierre Hamp pour revivre dans ma tête les quelques occasions qui me furent offertes de prendre la cordée avec les mineurs, dans le cadre de ma profession ?  [“La France travaille – Les mineurs”, Ed. Horizons de France, 1932 ; “Gueules noires”, Gallimard, 1938] :

«
-Au jour, le machiniste d’extraction commande le mouvement dans le puits. C’est un train vertical, marchandises et voyageurs. Les bennes du combustible circulent à soixante-dix kilomètres à l’heure au milieu de la course. La cage des hommes ne doit pas dépasser dix mètres à la seconde, cela fait trente secondes pour la hauteur de la Tour Eiffel, une minute et demie pour atteindre le fond d’un puits de 900 mètres. Aux accidents d’explosion, il faut ajouter ceux du transport. Les repères mesurés sur le déroulement du câble, indiquent au machiniste la hauteur de la cage dans le cuvelage. Il la dépose à l’endroit exact avec la même justesse délicate que pour placer un verre de cristal sur une table-»...
 
Un des actes les plus critiquables de l’opération table-rase en Lorraine a été le dynamitage, en 1990, des chevalements de Faulquemont dessinés par le célèbre architecte industriel Léon Joseph Madeline. Ont également mordu la poussière, les machines d’extraction et, à l’arrière des deux puits, le bâtiment des chaudières qui produisaient la vapeur à 39 kg/cm2 pour les groupes turbo-alternateurs d’une centrale électrique édifiée dans l’architecture représentative de l’entre-deux-guerres.

Pour revivre tant soit peu l’ambiance d’une descente, la reconstitution du fond à faible profondeur au musée de Petite-Rosselle répond aux attentes. Au contraire, on reste les bras ballants devant le sort réservé par les voleurs de métaux aux machines d’extraction de l'espace muséographique du carreau Wendel.

Si une visite d’une machine d’extraction intacte vous tente, il suffit de passer le pont : allez à la mine de Velsen, à Grande-Rosselle/Sarre. Les vétérans y attendent le public chaque week-end, une main sur le cœur, l’autre sur le pupitre de commande.


Sylvain Post  journaliste honoraire & auteur






Dessin extrait de l'Encyclopédie Quillet, 1937. Cliquer sur l'image pour l'agrandir




Machine d'extraction en service à partir de 1900, à Ronchamp (Haute-Saône)




Machine d'extraction de la fosse de Condé-sur-l'Escaut (Nord), en 1953 © Autrot


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Une machine d'exception échappe à la casse



Le 30 octobre 2014, un courriel diffusé par une association sarroise de protection du patrimoine minier, dénonce comme un scandale le projet de mise à la ferraille d'une machine d'extraction du musée de Petite-Rosselle. Il est envoyé aux sociétés d'anciens mineurs du bassin houiller lorrain, alors qu’aucune information concernant ce projet ne filtre côté français.

Le 9 novembre 2014, retournement de situation. Les ferrailleurs, à pied d’œuvre depuis le 3 novembre au musée de Petite-Rosselle, ont pour consigne de ne pas s’attaquer à la machine d’extraction de Klarenthal dont le découpage avait été planifié, selon une source proche de l’opérateur. Ce revirement fait suite à l’émoi suscité par le projet de destruction de ce système datant de 1915, qui fonctionnait à la vapeur, en Sarre, au puits Calmelet du nom d’un ingénieur français de l’ère napoléonienne.

Après la décision d'ajourner la destruction de cette machine d’exception, aucune déclaration publique n’a été faite ni côté français, ni côté allemand. On peut toutefois tirer un enseignement de cet étrange "huis clos" qui révèle que les décisions envisageables pour mettre en valeur un tel équipement investi d’une forte symbolique – le machiniste actionnait le mouvement des cages, assurait la descente et la remontée des hommes, et la sortie de la production – se caractérise en réalité par une incapacité à dégager une action pertinente visant leur conservation. Sur les quatre machines d’extraction en place sur les carreaux Wendel-Vuillemin, aucune n’est accessible au public.

Si les machines d’extraction figurent «
au rang des inventions majeures mises au service du formidable essor de l’industrie minière des XIXe et XXe siècles » comme le souligne dans une étude la chercheure du CNRS Chip Buchheit, elles constituent un patrimoine méconnu et «-insuffisamment considéré
-».

Pourtant, étudiées en tant qu’objets techniques à part entière – composés d’un bâti, d’un moteur, d’un organe d’enroulement guidant le ou les câbles, d’un poste de conduite assurant l’inversion de la marche, de puissants dispositifs de freinage et de plusieurs instruments contrôlant les cordées – les machines d’extraction témo
ignent des grandes étapes de leur évolution technique.

Les équipements établis en Moselle présentent un intérêt particulier du fait du demi-siècle que dura l’annexion allemande (1870-1918), car s’y retrouve, selon Chip Buchheit «
la compétition à laquelle se sont livrés, entre 1902 et 1950, les tenants de l’extraction à vapeur et les promoteurs de l’extraction électrique ».

Les mines de l’ancien Reichsland d’Alsace-Moselle y ont tour à tour connu l’engouement initial des exploitants allemands pour les machines électriques, entre 1902 et 1918, avant de partager l’option "tout électrique" adoptée par les exploitants français au lendemain de l’armistice.

Cette alternance des souverainetés explique pourquoi les machines d’extraction électriques les plus anciennes de France se retrouvent aujourd’hui en Moselle et en Alsace, sur le carreau des puits Simon 1 et 2, à Forbach (machines d’extraction datant de 1908 et 1913) et, dans les mines de potasse d’Alsace, au puits Rodolphe 1 de Pulversheim (machine de 1913). Ces équipements doivent être regardés comme un héritage précieux des années allemandes » écrivait en 2007 la scientifique du CNRS.

Sur 15 systèmes d’extraction représentatifs dans le bassin houiller lorrain, 4 remarquables étaient réputés "protégés" en 1998,
selon Chip Buchheit. L'un des quatre (Cuvelette Sud) a pourtant disparu incognito. Il a été fait table rase également de ceux de Reumaux, Vouters, La Houve, De Vernejoul, Marienau… Qui en répond ? Les tenants de la culture scientifique, technique et industrielle sont aujourd’hui ultra-minoritaires face aux muséographes patentés et aux décideurs publics soucieux de réussir avant tout la reconversion des friches industrielles.


 
LES LIMITES DE LA MUSÉOGRAPHIE

 

«
Il n’y aura pas plus de muséographie qu’aujourd’hui à la mine Wendel » a averti le syndicat mixte en charge de la gestion du musée. Ce dernier a atteint un plafond, en termes de dépenses de fonctionnement, selon des déclarations reprises par le journal La Semaine du 19 avril 2014. Le nombre de visiteurs a dépassé 40 000 entrées annuelles, mais le pari culturel devrait s’arrêter là, au profit d’autres pistes plus ambitieuses. Ainsi, un projet dévoilé cette année, décrit ce que pourrait devenir cet ancien espace industriel de 150 hectares, dans vingt ans. Le scénario le plus structurant prévoit la création d’un vaste pôle multi-usage où se côtoieraient des laboratoires de recherche scientifique, de l’hôtellerie, un restaurant, des vastes espaces verts style floralies.

L’idée d’un tel réaménagement repose sur un constat flagrant, visible par chaque visiteur du musée-: aujourd’hui, seuls trois bâtiments sur 22 sont utilisés pour accueillir le public et certains sont en mauvais état. L’objectif est d’implanter des activités nouvelles pour le public le plus large, et de faire en sorte que ces activités drainent un public qui n’a pas pour intention première de venir sur le site pour y découvrir le musée, mais qui y viendrait pour des activités humaines, sociales, économiques et culturelles normales. Une extension de la ville en quelque sorte. « Tout cela combiné doit donner vie au site et garantir la pérennité des bâtiments en place, pour que l’un justifie l’autre
».
 

Ceci nous éloigne des machines d’extraction et engagerait à croire, sans doute à tort, que la destruction de celle de Klarenthal de 1915 visait à faire de la place et un peu de trésorerie.

« Dûment recensées et documentées dans le cadre d’études thématiques, la trentaine de machines d’extraction étudiées [en Moselle et en Alsace] constituaient bien une collection technique d’exception, non seulement pour les spécificités techniques remarquables qu’elles pouvaient présenter, mais aussi parce que tributaires d’une activité réputée définitivement révolue. En aucun lieu on n’a pourtant vu de machine d’extraction sauvegardée pour son seul intérêt » observait Chip Buchheit en 2007. C’est encore plus vrai aujourd’hui.


S.P.




Publié le 11 novembre 2014 


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Un sursis de quelques mois



L’ajournement du ferraillage de la machine d’extraction à vapeur Dingler de 1915 dans l’enceinte du musée de la mine, à Petite-Rosselle, a été confirmé par les dirigeants de l’établissement.

« Nous nous doutions que le ferraillage de cette pièce allait susciter un tollé côté sarrois. Nous avons donc décidé de suspendre sa destruction et entamé des démarches pour la céder, gratuitement, à des associations ou des sites en Sarre. Le problème : c’est que nous n’avons, à ce jour, reçu aucune réponse. Personne n’en veut (…) » a déclaré le président du musée de la mine au Républicain lorrain (éd. du 19/11/2014). Il s’est donné jusqu’au printemps pour trouver un repreneur. Après, « on verra ».

Côté français, aucune association de mineurs ne s’est prononcée publiquement sur le sort de cette machine. Proche du musée, le président de leur fédération s’est également abstenu d’intervenir dans le débat.

Reste un grand absent : le conseil scientifique du musée. Ses principaux représentants avaient eu le projet de présenter sur le carreau Wendel,
il y a quelques années, les différents types de machines d’extraction ayant fonctionné dans le bassin houiller de Lorraine. Ils s’étaient rendus en Sarre pour demander aux Allemands de céder au musée de Petite-Rosselle la Dingler, qui devait trouver sa place à côté de la machine du puits Wendel 2.

Le principe était de présenter une gamme de machines témoignant de leur évolution technologique, afin d’expliquer au public le fonctionnement d’un siège à différentes époques de l’histoire du charbon.

La machine a fait l’objet d’un début de restauration dans le cadre d’un chantier d’insertion. Sa mise en valeur a été abandonnée au gré des changements de direction du musée. Situation irréversible ou pas ? Il sera intéressant de voir si la direction des Affaires culturelles de Lorraine décide d'intervenir. 



 Publié le 20 novembre 2014




La machine d'extraction préservée est la soeur jumelle
de celle présentée à Velsen-Grande-Rosselle/Sarre.




Valorisée par une carte postale ancienne : une machine d'extraction du puits V à Merlebach, fabriquée par l'Allemand Thyssen. Cette machine a disparu. Il a été fait table-rase du bâtiment, préalablement vidé de sa machine de nouvelle génération.
Collection Serge Kottmann



Machine du puits Freyming, également livrée aux ferrailleurs dans le passé.
Collection Serge Kottmann




27/04/2011 | Machine d'extraction (poulie Koepe) du puits Wendel 2, à Petite-Rosselle (Moselle)
 A gauche les instruments pour le machiniste (indicateur de profondeur, tachymètre...)
Le public aura-t-il accès un jour à cette salle des machines et aux trois autres du
site muséographique de Petite-Rosselle ?
Photo Sébastien Berrut- reproduction interdite sans autorisation écrite



La machine d'extraction de Cuvelette Sud, pourtant "protégée", a disparu.
 Photo Serge Kottmann

Publié le 11 novembre 2014


6 commentaires:

M.G. a dit…

Très intéressant et bien documenté. Excellent travail.

B.G. a dit…

Ce nouvel article est super passionnant…

2S a dit…

Bien argumenté !

J. Z. a dit…

Votre article sur les machines d'extraction m'a bien intéressé : j'étais machiniste durant
30 ans!

Sylvain Post a dit…

Lu sur le blog de la rédaction du Monde, le 11 sept. 2012 (le dossier dans Le Monde "papier" est publié sous la plume d'Alain Faujas) :

" La France devra-t-elle rouvrir ses mines ? "

" Derrière la polémique sur le gaz de schiste se cache la question de la stratégie de la France en matière de ressources minérales. Or, plomb, zinc, charbon, fer, uranium… Son sous-sol en contient de toutes sortes. Est-ce judicieux de relancer l’aventure de l’extraction, de sécuriser ses approvisionnements, de lancer un grand plan de recyclage ? Tous les pays développés se posent la question.

La France reste sur la fermeture de sa dernière mine de charbon de La Houve, en Lorraine en 2004 ou de celle, d’or, de Salsigne (Aude) la même année, marquant la fin de sa culture minière. Pourtant, les besoins sont en augmentation, comme les productions ailleurs dans le monde, s’accompagnant par une hausse des prix, pour l’or par exemple. Mais, écrit Alain Faujas dans le dossier du « Monde Eco & entreprise » du 11 septembre sur « La France à la recherche d’une stratégie minière », « la France, elle, semble en panne de stratégie », avant de poser la question de la réouverture de ses mines dans le cadre « de la nécessité d’une réindustrialisation ».

Oui, selon Jack Testard et Michel Bonnemaison, deux anciens du Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) qui soulignent la « bonne teneur » de certains gisements métalliques dans le Massif central et en Bretagne. Ils plaident en faveur d’une industrie «propre».

De toute façon, il n’y a pas le choix d’autant que le gouvernement a décidé d’améliorer le code minier « pour le rendre plus protecteur de l’environnement ». En attendant, le pétrolier Maurel & Prom – qui a dû abandonner un projet de mine de charbon dans le Nivernais – accuse les écolos de bloquer tout nouveau projet minier ou pétrolier : « c’est au pouvoir politique de faire un choix entre l’emploi et le blocage environnemental », affirme Jean-François Hénin, son PDG.

Chez Areva, moins d’enthousiasme en ce qui concerne la richesse du sous-sol français en uranium. Inexploitable. Trop cher par rapport à « ce que l’on trouve dans nos territoires associés comme la Nouvelle-Calédonie ou la Guyane », selon Benoît Pons, du cabinet de conseil Corporate Value Associates. Il ajoute que des « solutions de rechange existent » comme le recyclage (plomb, chrome, alu, cuivre) issu de nos matériels technologiques en fin de vie, comme le confirme Philippe Chalmin qu’avec nos déchets, « la France pourrait presque être suffisante dans de nombreuses matières premières si elle s’en donnait la peine ».

Et si la France a les moyens – les entreprises – de préserver ses accès aux minerais, « le Japon est un modèle en la matière » en ayant su tisser « sa toile pour se réserver des métaux partout dans le monde ».

Face aux risques de pénuries, les Etats doivent établir la liste changeante des métaux stratégiques et coordonner leur sécurisation, selon la société de conseil en stratégie CEIS. Il faut surveiller les composites comme le carbone, le niobium, le vanadium, le tantale (réacteurs des fusées et des jets) et, à l’image de l’Allemagne ou l’Union européenne qui ont réagi contre le monopole chinois sur certains métaux pour soutenir « les bonnes pratiques », promouvoir le recyclage, réduire la consommation de matières premières, favoriser la recherche et multiplier les accords multilatéraux.

El la France dans tout cela ? Elle n’aurait « guère que des embryons de politiques industrielle et minière », selon Alain Faujas, Arnaud Montebourg étant « beaucoup trop préoccupé à batailler contre les fermetures d’entreprises pour se pencher sur une stratégie minière ». « Le retour éventuel des mines dans le panorama industriel national n’est pas encore dans le radar du pouvoir », conclut-il".

Roland K. a dit…

... à propos du texte ci-dessus (blog du Monde) :

"Je me suis toujours étonné qu'on ait détruit les infrastructures minières comme pour s'interdire définitivement tout retour en arrière. Le bon sens (paysan ?) me semblait commander la préservation d'un accès possible à ces ressources. Cela aurait occupé quelques jeunes mineurs qui sont aujourd'hui payés à s'ennuyer. Mais je ne suis pas un "spécialiste", n'est-ce pas ? Bien que je me demande souvent s'il est bien judicieux de s'en remettre aveuglément auxdits spécialistes et à leur point de vue très spécialisé, donc étroit par définition. La culture générale étant passée de mode, l'ouverture d'esprit de nos "élites" s'en ressent fatalement. Je divague ? Je n'ai pas la compétence nécessaire pour exprimer une opinion sur les choix de nos décideurs auto-proclamés ? L'économie, la politique, la démocratie sont affaire de spécialistes ? Je dérange, peut-être ?
- Tais-toi et vote !"